Cardigan col châle Perus : Test & Avis

Pour une raison obscure, mon esprit associe instinctivement certaines pièces à des instants de vie, à des sensations, plus ou moins agréables – un peu comme de la synesthésie. Loin de moi l’idée de lui attribuer une image de papy, le cardigan s’impose dans mes représentations comme un moment cocooning au coin du feu; On est a deux doigts du chat qui ronronne à côté d’une tasse de thé aux épices ! De manière un peu plus sérieuse, je suis assez curieux de tester ce type de produit, qui est, pour moi, à mi-chemin entre le basique et la pièce d’intérieur un peu vieillissante. La pièce en question se doit donc de nous proposer un supplément d’âme, qu’il s’agisse d’une qualité exceptionnelle, d’une coupe qui marque l’esprit, ou d’une couleur qui détone. La marque Perus (anciennement Pirua) a donc décidé de nous livrer sa version du cardigan, 100% alpaga !

La marque

Comme bon nombre de marques aujourd’hui, Perus a vu le jour grâce au financement participatif. Forts d’une première campagne Ulule réussie et de trois ans d’aventure entreprenariale, les créateurs de Perús (que vous connaissez peut-être), ont décidé de se lancer dans un deuxième projet. L’idée est simple : produire des pulls en Alpaga Royal, pour homme comme pour femme, à travers une démarche responsable. Pour chaque pull vendu, Perus redistribue donc 1€ à l’association bolivienne Warita, qui tente de développer l’éducation près de La Paz. Fabriqués à la main, les pulls Perus mettent en avant le savoir-faire des artisans des Andes boliviennes, qui assemblent les pulls par remaillage (par tricotement). De manière un peu plus concrète, l’Alpaga Royal s’avère être une fibre assez rare et exceptionnelle. En effet, il s’agit là des fibres issues de la première tonte de la vie d’un alpaga (l’alpaga ne perd pas ses poils, il est donc nécessaire de le tondre). Les fibres les plus fines seront soumises à 4 processus de filtration, donnant un produit qui ne bouloche pas, tient très longtemps, sans se déformer outre mesure. Ainsi, grâce à une absence d’intermédiaire et à une volonté de produire de manière éthique, les produits Perus possèdent un rapport qualité/prix intéressants, pour des pièces conçues en alpaga.

Fiche technique

• Cardigan col châle marine
• 100% Alpaga Royal
• Boutons en corne de buffle
• Remaillé à la main
• Titrage : 2/28 nm
• Fabriqué en Bolivie

Comment choisir un pull homme de qualité ?

Test

C’est un fait, je ne porte pas de gilet aussi régulièrement que je le pourrais, et c’est peut-être une erreur. Pièce chaude et pratique par excellence, le cardigan est un peu comme un doudou, qui peut donner une vraie âme à une tenue. Ici, je me retrouve donc face à un cardigan marine, qui se confond parfois même avec un gris, dont le col est pensé en châle. Une couleur nuancée, qui n’est pas sans me rappeler qu’il est aussi et surtout très dense, très lourd : 1 kilo et 300 grammes d’Alpaca Royal, rien que ça (y’en a un peu plus, je vous le mets quand même ?) ! On est donc là sur une pièce clairement destinée aux saisons et aux températures hivernales, qui met la chaleur de l’alpaga en valeur.

Car oui, au-delà même d’être fabriqué en alpaga, ce petit cardigan est fait en Alpaga ROYAL. Qu’est-ce que ça implique ? Tout simplement un diamètre beaucoup plus fin (le Royal représente 1% de la production mondiale de fil d’Alpaga) :  le diamètre de l’Alpaga standard se situe autour de 25 microns, alors que celui de l’Alpaga Baby est de 22 microns. Le Royal se situe alors aux alentours de 19 microns. De manière encore plus précise, on remarque que cette densité se traduit également au toucher. Perus a décidé d’opter ici pour un fil 2/6, ce qui implique deux fils entrelacés, dont 16 mètres pèsent un kilo. On comprend donc mieux le poids du cardigan ! Un point positif, qui peut aussi se transformer en défaut à l’essayage.

Quoiqu’il en soit, le choix de tricotage nous garantit d’être bien au chaud, dans une pièce dont les deux poches apportent un côté plus casual. Ce côté casual me plaît particulièrement, alors même que j’étais sceptique au premier abord sur le rendu d’une telle pièce. Car oui, qu’on se le dise, le col châle, ça ne plait pas à tout le monde. Toutefois, ce dernier est très bien réalisé, et n’accapare pas le regard outre mesure. Tout est question d’association !

Car ce cardigan ne se résume pas à un simple col, loin s’en faut. Les boutons, au nombre de cinq, sont en corne de buffle, et se terminent par une construction un peu plus serrée sur le bas (comme aux poignets), qui, si elle permet au produit de ne pas être trop “lâche” et de ressembler à la serpillère de Thérèse (si vous avez la référence, on se retrouve en commentaire !), ne conquiert pas nécessairement mon coeur au niveau du rendu final. Mais qui suis-je pour dire ça finalement (indice : personne) ? Je me retrouve donc là avec une pièce dont les finitions sont de très bonne qualité, et qui a tout d’une pièce réconfortante par excellence. Mais est-ce aussi réconfortant à l’essayage ? (ouuuh suspense)

Essayage

Porté en taille M, le cardigan me va très bien. Il est probable qu’en taille S, ce dernier ait fait l’affaire, la pièce n’étant pas pensée pour être près du corps (quoique), mais le fait est que je me sens très bien, dans une matière qui, et ça se confirme, tient vraiment chaud. Un point positif, qui rejoint la densité du produit. En réalité, le poids ressenti au départ ne me pose pas plus de problème que ça, même si on sent bien qu’ici, on n’est pas sur de la popeline évidemment !

Chemise Octobre | Pantalon cargo Maison Standards

Concernant le style, j’ai décidé d’associer ce cardigan avec une chemise en velours bordeaux, de sorte à jouer l’esprit hivernal à fond, appuyé par un double col, sans partir sur un tee-shirt blanc tout simple. Et le résultat est plutôt à la hauteur de mes attentes, le col châle prend tout son sens. J’ai également choisi de faire des revers aux manches, pour des raisons de style, mais aussi parce que la densité de la matière est telle que l’alpaga peut avoir tendance à tomber, en toute logique ! Comme vous pouvez le voir sur la photo précédente, il peut évidemment se porter sans ce revers, et c’est tout aussi bien.

Merci au Mama Shelter pour leur accueil !